Le romantisme inaugure une nouvelle époque où
l'art et
la poésie ne sont plus des ornements, mais les expressions essentielles
du Moi, de son
intériorité et de son
individualisme. Il faut reconnaître que
le sentiment,
l'affection,
la relation,
l'amitié et
le charme sont les véritables
médiations entre l'homme et
le divin, entre
la religion et
le profane. Ce mouvement exige
la liberté, revendique
la licence, et assume
l'ironie comme outil
critique — car c'est par elle que l'esprit romantique se libère des dogmes et affirme sa souveraineté.
Le romantisme est l'infini dans le fini, l'union de l'enthousiasme et de la réflexion, une poésie universelle progressive qui embrasse tout :
l'histoire, la philosophie, la religion, la nature, l'amour ; et qui ne cesse de se créer elle-même. C'est l'art de rendre le quotidien mystérieux et le mystère familier.
La poésie romantique est destinée à réunir tous les genres ; elle assure la convergence de la poésie, de la philosophie et de la rhétorique.
Le romantisme transfigure l'amour en expérience mystique et enchante le quotidien en lui révélant sa profondeur secrète.
Il s'exprime par une poésie en perpétuelle création, qui unit pensée et passion, et fait dialoguer tous les savoirs.
Le romantisme transcende les genres pour révéler l'infini dans le fini.
Le fragment est détaché du monde et clos sur lui-même ;
il est une oeuvre d'art privée, une expression spontanée qui permet, de par sa forme inachevée, une réflexion infinie.
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