980922

Dieu, le néant et autres amuse-gueule philosophiques

par François Brooks

Après de longues réflexions, d'interminables discussions et des tonnes de lectures, j'ai enfin trouvé la Vérité. Soyons clair : Dieu n'existe pas et la vie ne sert à rien. Ceci dit, je suis cependant loin de croire que la foi soit inutile ni que l'inutilité de la vie soit une raison de se suicider. Si mes longues recherches philosophiques avaient pour but de découvrir la Vérité, celle que j'ai découverte ne m'aurait rien apporté : à quoi bon engager une recherche qui débouche sur le néant? Mais ce résultat, loin de me déprimer, me stimule plutôt. C'est comme si ma découverte devenait maintenant un défi immense : trouver Dieu et donner un sens à ma vie.

 

Je n'ai pas le choix de reconnaître la valeur de la foi en Dieu. Cette foi a permis de construire des cathédrales et combien d'autres réalisations fabuleuses. L'homme, l'histoire l'a démontré, a bâti des empires en s'appuyant sur sa foi en Dieu. Donc, si je veux m'approprier de cette force qui permet de réaliser de grandes choses, il faut maintenant que je concilie une manière de vivre ma foi qui soit en accord avec mes besoins d'intégrité rationnelle[1]. Autrement dit, je dois faire en sorte de ne pas trop me sentir imbécile en exerçant ma foi en Dieu.

 

La tâche de donner un sens à ma vie sera peut-être accomplie par la foi. Si Dieu m'apparaît comme un morceau trop gros pour commencer, je peux quand même commencer par avoir foi en l'amitié, en ma blonde, avoir confiance en mes enfants.

 

Je trouve ça bien beau mais bien difficile. Il m'a toujours été si facile de critiquer, de refuser, de dire non. Comment maintenant dire oui sans avoir l'impression de me trahir?

 



 

[1] Voir mon texte 990816 Question pour une théologienne