Novembre 2000

L'épreuve de la philosophie

par Michel Weber

D'épreuve en épreuve

L'épreuve du marché

Faire l'épreuve de la philosophie

Notes

* * *

D'épreuve en épreuve

« [...] D'épreuve en épreuve, la philosophie affronterait des rivaux de plus en plus insolents, de plus en plus calamiteux, que Platon lui-même n'aurait pas imaginés dans ses moments les plus comiques. Enfin le fond de la honte fut atteint quand l'informatique, le marketing, le design, la publicité, toutes les disciplines de la communication s'emparèrent du mot concept lui-même, et dirent : c'est notre affaire, c'est nous les créatifs, nous sommes les concepteurs[1] » L'épreuve dernière qu'évoquent Deleuze et Guattari a trouvé récemment un développement assez inattendu, en l'espèce de la transformation de ce qui n'était somme toute qu'une bataille d'arrière garde — la dénonciation active du « fond de la honte » — en la guerre intestine qu'institue potentiellement le « conseil philosophique privé ». Il s'agit en effet ni plus ni moins de la réactualisation de la lutte que se livrèrent, il y a 2500 ans, Socrate et les sophistes [2]. À nouveau, on marchande l'idéal philosophique.

Cette réactualisation sophistique a pour contexte la médiatisation « fin de siècle » que la philosophie a subie avec les autres acteurs sociaux. Ce que l'on pourrait qualifier plus positivement de « résurgence de l'intérêt porté à la philosophie » se dessine sur fond de crise culturelle générée par l'hégémonique techno-science : fragmentation sociale, désagrégation politique et désastre écologique sont des thèmes bien connus des lecteurs de ce journal. En résumé, il s'agit d'une crise profonde du sens. L'épreuve débattue est aussi, comme il se doit, e-preuve. Les listes de discussion, sites et journaux de vulgarisation ont le vent en poupe, sur la Toile comme ailleurs [3]. Mieux encore, l'israélienne Shlomit Schuster propose une consultation philosophique par boîte aux lettres électronique interposée et une « International Philosophical First-Aid Line [4] » (!). De cette résurgence protéiforme (et qui n'a pas peur du ridicule), nous nous intéresserons essentiellement à ses guises mercantiles et ce à l'aune de la polarité consultance privée / pratique publique [5].

D'une part, la philosophie a fait son apparition sur le marché des biens et services entendu au sens large : des organisations privées (hôpitaux, banques, commerces...) mais aussi publiques (inspection des finances, services de police...) font maintenant appel à des sociétés de consultance philosophique afin de réaliser des études éthiques ponctuelles, des analyses structurelles, ou tout simplement d'améliorer l'efficacité — lisez : la rentabilité — de leur personnel grâce à des séminaires durant lesquels on apprend ni plus ni moins que ce que penser veut dire[6]

Voilà qui n'est déjà pas si mal. Mais il se trouve, d'autre part, que la philosophie s'est aussi découvert des prétentions dans le domaine de la « santé » : alternative neutre (?) à la psychologie, à la psychanalyse, aux psychothérapies, à la psychiatrie, voire à la religion (n'oublions tout de même pas le « pastoral counseling » cher aux états-uniens), elle se présente sous diverses formes, avec ou sans prétentions thérapeutiques explicites [7]. Bien sûr, l'influence de la philosophie sur la psychologie (et vice-versa) n'est pas nouvelle [8], mais ici il s'agit d'une sécession. Puisque c'est elle qui va nous occuper principalement ici, reprenons-en brièvement l'étiologie. Le principal outil que nous manipulerons consiste en l'opposition entre consultance privée (et mercantile) et pratique publique (possiblement bénévole).

L'épreuve du marché

Le philosophe allemand Gerd B. Achenbach est généralement considéré comme l'initiateur du mouvement contemporain de pratique philosophique [9]. Dès 1981, il reçoit ceux qu'il appelle des « visiteurs » afin de les aider à rencontrer, sinon à résoudre, les petits et grands problèmes de la vie quotidienne. Son approche est résolument non clinique : il ne travaille qu'avec des catégories philosophiques (sont donc exclues les catégories proprement médicales, psychologiques ou même théologiques). En 1982, il fonde une association allemande de philosophes praticiens, qui deviendra bientôt l' « International Society for Philosophical Practice ». Après la publication de ses deux premiers livres [10], en effet, l'idée se répand sur le Continent et prend de l'ampleur aussi au niveau « académique » : en juin 1999, Berlin accueillait un symposium sur les méthodes de conseil philosophique ; et en juillet, la cinquième conférence internationale dévouée à la pratique philosophique se tenait à l'Université d'Oxford.

Mais il faut savoir que les États-Unis abritent, en la personne du philosophe Paul W. Sharkey, professeur émérite de l'University of Southern Mississippi, un second prétendant. À en croire l'intéressé, il a commencé sa pratique sporadique en 1974. En 1979, il devient « Philosopher in Residence » au Forrest County General Hospital (Mississippi). Sa tâche, principalement de l'ordre de la consultance interne, s'émaille d'une pratique répondant aux besoins ponctuels des patients. En 1992, et toujours indépendamment des efforts de M. Achenbach, l'American Society for Philosophy, Counseling and Psychotherapy (ASPCP), en gestation depuis 1987, voit le jour sous son instigation.

Au niveau international, l' « étoile montante » est incontestablement M. Louis Marinoff, Professeur de Philosophie au City College of New York, Président fondateur de l'American Philosophical Practitioners Association (APPA), co-président de l'Anglo-American Society for Philosophical Practice, auteur du déjà célèbre Plato Not Prozac [11], et invité du prochain World Economic Forum (Davos, janvier 2001). On s'en doute, l'affaire est intéressante à plus d'un titre.

Les deux premières conférences internationales (Vancouver, 1994 et Leusden, 1996) baignèrent, semble-t-il, dans une atmosphère de douce euphorie laissant une place de choix au dialogue. Elles furent le lieu des premiers contacts entre les deux lignées de prétendants. La troisième conférence (New York, 1997), organisée par M. Marinoff, vit ce dernier s'instituer en despote éclairé : en créant l'APPA, il transforma l'existante ASPCP (au sein de laquelle il officiait d'ailleurs en tant que directeur exécutif) en phalange purement académique et édicta avec ses complices les procédures de reconnaissance des praticiens. Si son usage systématique de la panoplie d'arguments spécieux et irréfutables qu'offre une certaine rhétorique ne le lui interdisait, il dirait lui-même, à qui prendrait la peine de lui poser la question, qu'il s'agissait d'une nécessaire prise de pouvoir interne orientée vers le pouvoir économique. Or, asservir un marché aussi prometteur ne saurait se réaliser sans quelques excursions significatives, y compris dans le champ politique. C'est ainsi que par son entregent le sénateur démocrate du Bronx Ruben Diaz Jr. supporte un projet de loi qui réglementerait la pratique philosophique dans l'État de New York (M. Marinoff sévit à Manhattan) [12].

Que ce soit l'État qui certifie le praticien ou une association par lui reconnue, il s'agit sans doute moins de protéger des abus dont on nous agite le spectre, que de verrouiller une structure hégémonique présidant à la mercantilisation (les intéressés parlent de « professionnalisation ») de la philosophie. Au demeurant, la manœuvre est plutôt paradoxale : alors que la tour d'ivoire de la philosophie « académique » est fréquemment dénoncée par ces Messieurs, l'association de philosophes « indépendants » qu'est l'APPA lutte pour l'établissement de diplômes universitaires en pratique philosophique (M.A. et Ph.D.), histoire d'enseigner à d'autres le précieux savoir dont ils se sont eux-mêmes passés. (Pour sa part, M. Achenbach soutient que le conseil philosophique ne saurait faire l'objet d'une formation, mais cela ne l'empêche pas de figurer au nombre des International Advisors de l'APPA.)

Comme si le titre de philosophe, tel qu'il est délivré par les universités, ne posait déjà pas en lui-même bien des problèmes socio-idéologiques (cf. Bourdieu), on redouble le processus d'accréditation. Sera apte à pratiquer celui qui aura acquis l'expertise de circonstance. Or, les philosophes le savent — et certains vont même jusqu'à le dire — : la philosophie ne s'enseigne pas à proprement parler, elle est avant tout un acte qui procède d'un engagement existentiel. Socrate se riait non seulement des sophistes, mais aussi des experts en tout genres ; ici on nous parle d'enseigner un art philosophique second, une pratique laborieuse garantissant le ressourcement des « clients » au prorata de leur investissement financier.

Faire l'épreuve de la philosophie

Abandonnons pour un instant le spectacle, une fois de plus péniblement paradigmatique, que nous offrent les États-Unis, pour prendre un peu d'altitude spéculative. Comme prévu, nous focaliserons sur le domaine de la santé. Deux tendances fondamentales peuvent être identifiées parmi les consultants : une tendance analytique — « ensemble, nous allons mettre de l'ordre dans vos idées » —, et une tendance synthétique ou existentielle — c'est la totalité de la « trajectoire terrestre » de l'intéressé qui fait alors question afin de laisser le sens se profiler à l'horizon de la quotidienneté. Dans les deux cas, écoute empathique et analyse circonstancielle sont de mise.

Le point commun entre ces deux courants, outre qu'ils revendiquent plus ou moins explicitement l'héritage socratique, est le fait qu'ils ont pour théâtre une activité mercantile privée : les institutions, on le sait, sont très lentes à accepter des nouveaux venus, surtout si ceux-ci empiètent sur les plates-bandes (et les revenus) des disciplines reconnues. Quoi qu'il en soit, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y a contradiction flagrante entre l'idéal philosophique et le mercantilisme. Ce n'est pas par hasard que la dénonciation des sophistes traverse de part en part l'œuvre socratique. On s'en souvient, ceux-ci enseignaient, contre monnaie sonnante et trébuchante, l'art de convaincre, de persuader, voire de séduire. On admettra donc sans peine qu'invoquer l'autorité de Socrate pour parrainer une activité de consultance mercantile est assez osé ; mais s'en remettre à lui pour conduire une pratique hygiologique [18] tout en « oubliant » son combat incessant contre les sophistes est, dans le meilleur des cas, absurde. On ne peut dissocier la philosophie socratique de l'homme Socrate. Qu'est-ce à dire?

On le sait, la philosophie fait irruption en Grèce, au VIe siècle avant notre ère, à la faveur de l'émergence de l'idéal démocratique qu'elle contribue d'ailleurs à établir. Les présocratiques furent essentiellement cosmologues (à quel prix peut-on comprendre la structure du monde et, par là, y ancrer solidement l'humain, fut leur question de prédilection) ; ce n'est qu'avec Socrate, dont la pensée opère un recentrement sur le thème de la « vie authentique », que la question du sens de l'existence devient prioritaire. Si Socrate ne propose nulle doctrine à ses contemporains (tandis que le sophiste fait lui semblant de tout savoir), il énonce deux affirmations [13] : avant toutes choses, la vie authentique demande que l'on soit « consonant avec soi-même [14] » ; rien ne serait pire que de se contredire. Le fameux « connais-toi toi-même » témoigne de cette préoccupation constante : être en harmonie avec soi, avec les autres et avec le cosmos. Or, attendu qu'on peut rester l'ami de la victime, pas du bourreau, « commettre l'injustice est pire que de subir l'injustice [15] ». L'exigence — l'appel — de la vie authentique, qui trouvera un curieux écho au XXe siècle chez des penseurs comme Heidegger et Sartre, fonde alors un idéal et une méthode. L'idéal est maïeutique : accoucher les âmes, faire que chacun devienne son propre juge (c'est-à-dire renonce au jugement de la foule) ; la méthode est ironique et dialoguale : contre les experts, les dogmes, et autres fausses certitudes, Socrate se déclare ignorant et montre que ses interlocuteurs, pour l'être tout autant, se refusent cependant de le savoir...

Si la plus élémentaire lucidité commande d'éviter avant tout le piège que constitue la consultance privée (au sens mercantile du terme), cela ne veut pas dire que le philosophe ne saurait être secourable. Les conditions de possibilité d'une pratique respectueuse de l'exigence philosophique peuvent être ramenées à deux : publicité et philanthropie [16]. De manière à préciser quelque peu la nature de la pratique socratique publique, on envisagera très brièvement les trois acteurs en présence : la structure-mère, le visiteur et le philosophe. Évoluer dans une structure publique — c'est-à-dire essentiellement sans but lucratif — permet au philosophe de recevoir des visiteurs indépendamment de leur contrainte financière (la structure jouant le rôle d'interface) et, s'il a la chance de pouvoir être intégré à une équipe pluridisciplinaire, de participer si nécessaire à une action synergique respectueuse des compétences de chacun. Le visiteur demande l'instauration du dialogue sur un point particulier faisant existentiellement problème. S'il est inévitable que l'engagement dans le dialogue soit scellé par un investissement financier, il convient impérativement que celui-ci soit proportionnel aux capacités budgétaires du visiteur. Le praticien conduit le dialogue — il ne le dirige pas — selon des principes socratiques réformés. Ce n'est pas ici le lieu d'aborder la nature exacte de cette réforme ; qu'il suffise de noter la nécessité de recadrer le dialogue socratique qui, stricto sensu, fut pratiqué dans des conditions totalement étrangères à celles réunissant le praticien et le visiteur. Relevons à ce propos deux divergences significatives : le but radical poursuivi par Socrate — la quête rationnelle de la vie authentique, voire la conversion morale des athéniens — comme la manière dont il poursuit ses investigations publiques (à distinguer de son enseignement privé) — généralement il initialise le dialogue et s'empresse de ridiculiser son vis-à-vis — ne correspondent pas vraiment aux conditions initiales de l'entretien philosophique.

Que conclure de tout ceci ? Les questions de principes n'agitent guère nos contemporains. Mais que penser si elles désertaient le champ de la philosophie? À moins de renier ce qui fait sa spécificité — son idéal —, la philosophie ne peut que s'inscrire en faux contre toute tentative de mercantilisation. Ceci ne veut cependant pas dire qu'elle doit rester étrangère à la souffrance du quotidien. Il est à ce propos piquant de remarquer que la dérive historique de la psychologie suggère elle-même cet investissement dans le pratique, et ce à au moins deux niveaux. D'une part, attendu que pour bien des psychologues, ce n'est plus l'âme qui importe (la « psyché »), mais l'esprit (le « noūs »), voire tout simplement le cerveau, ne faudrait-il pas les nommer plutôt « noologues »? D'autre part, l'expertise psychologique porte essentiellement sur l'étude et la classification des maladies, c'est à proprement parler une nosologie [17]. Tout au contraire, la philosophie demeure non seulement une science de la psyché, mais une science de la santé — en ce y compris la santé « mentale » —, une véritable hygiologie [19]. Sans doute est-il temps d'en tirer toutes les conséquences.


Notes

[1] Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu'est-ce que la philosophie ?, Paris, Les Éditions de Minuit, 1991, p. 15.

[2] Quoi qu'il en soit de la réalité historique du mouvement « sophistique », on l'utilisera, à la suite de la tradition inaugurée par Socrate, Platon et Aristote, comme l'emblème de ce que la philosophie n'est pas — et ne peut pas être. Au demeurant, cf. Barbara Cassin, L'effet sophistique, Paris, Éditions Gallimard, 1995 et Barbara Cassin (éd.), Positions de la sophistique. Colloque de Cérisy, Paris, Librairie Philosophique J. Vrin, 1986.

[3] Cf. les britanniques The Philosophers' Magazine, Philosophy Now et Philosophy Today : [liens aujourd'hui tous rompus]

< http://www.kcl.ac.uk/kis/schools/hums/philosophy/PhilosophyNow/philnow.html > ;
< http://www.philosophers.co.uk > ;
< http://www.sas.ac.uk/philosophy/saptoday/philotoday >

[4] http://www.geocities.com/Athens/Forum/5914  ; tél. 972-2-6795090 (en Israël).

[5] La mode du « café philosophique », datant des années quatre-vingt-dix,  ne sera pas analysée ici.

[6] Thomas V. Morris, auteur, entre autres, de If Aristotle Ran General Motors. The New Soul of Business (Henry Holt & Company, Inc., 1998) et de Philosophy For Dummies® (IDG Books Worldwide, 1999), demande $30000 par heure pour prêcher la bonne nouvelle à IBM, Campbell Soup, General Electric, ou Ford. (Cf. Christian Tyler, « Socrates joins the Board », Financial Times, 6-7 juin 1998, p. iv ; « Socrates, For Pleasure and Profit », The Economist, 24 juin 2000 ; Jos Kessels, Socrates op de markt: filosofie in bedrijf, Amsterdam, Boom, 1997.)

[7] Faute de temps, nous ne pourrons nous attarder sur les prétentions thérapeutiques de la philosophie.

[8] On se souviendra, par exemple au siècle dernier, de William James, Edmund Husserl et de Maurice Merleau-Ponty.

[9] Achenbach parle de « philosophische Praxis » ; le terme anglo-saxon consacré est « Philosophical Practice » ou « Philosophical Counseling » (qui s'épelle en GB « Counselling »).

[10] Gerd B. Achenbach, Philosophische Praxis (Mit Beitr. von Matthias Fischer e. a., Köln, Dinter, 1984) ; Gerd B. Achenbach et Thomas H. Macho, Das Prinzip Heilung: Medizin, Psychoanalyse, philosophische Praxis (Köln, Dinter, 1985). Son œuvre est dans le prolongement de celle de son compatriote Leonard Nelson (1882–1927) : cf. Von der Kunst zu philosophieren [1918], repris in Gesammelte Schriften in neun Bänden, Hamburg, Meiner, 1970.

[11] Louis Marinoff, Plato Not Prozac. Applying Philosophy to Everyday Problems, New York, HarperCollins, 1999. (Pour des raisons que le lecteur appréciera, le titre de l'édition de poche sera « ...Applying Eternal Wisdom to Everyday Problems ».) Cette monographie s'apprête à être traduite en seize langues ; la version française sera publiée par Les Éditions Logique, à Montréal. Pour un suivi du dossier, cf. <http://www.appa.edu>. Notons au surplus l'éclectisme talentueux de l'auteur, qui confiait en 1998 au journal Philosophy Now (Spring Issue) être en train d'écrire un scénario pour un des principaux producteurs hollywoodiens...

[12] « Bill A-9841 ». Le dossier est complexe et il est difficile de connaître avec précision son état présent. Il semblerait que l'on se dirige vers un protocole de reconnaissance sous la forme d'un « certificate » plutôt que d'une  « license », ce qui signifie concrètement que l'accès à la « pratique philosophique » ne serait pas interdit au non-détenteurs d'un diplôme de l'APPA, diplôme qui serait, lui, reconnu par l'État de New York.

[13] Cf. Hannah Arendt, The Life of the Mind, one-volume edition, San Diego, New York, London, Harcourt Brace Jovanovich, 1978, I, §§17-18 ; La vie de l'esprit. Volume I : La pensée. Traduit de l'américain par Lucienne Lotringer, Paris, Presses Universitaires de France, 1981, pp. 190 sq.

[14] Platon, Gorgias 482c (Traduction nouvelle et notes par Léon Robin, avec la collaboration de M.-J. Moreau, Bibliothèque de la Pléiade, 1950).

[15] Platon, Gorgias 474b.

[16] Par souci de complétude, épinglons que depuis septembre 2000, grâce à un subside de $30.000 de la « Diana Foundation » du new-yorkais Merle Hoffman, l'APPA offre gratuitement ses services aux étudiants et aux membres du personnel du City College. Rien ne permet cependant d'y reconnaître le signe de la philanthropie évoquée ici


[17] [19] hygiologie : n. f., (gr. hugieinon, salubre, sain, et logos, science, discours) Discours sain, par opposition à insanité.

[18] nosologie n. f. MED Étude des caractères distinctifs des maladies en vue de leur classification. (Hachette 2001)