IDÉALISME ALLEMAND 

Schopenhauer

17881860

Philosophe allemand

 Pessimisme et Upanishad

* SOUFFRANCE *

 Le monde n'est que volonté et représentation où l'homme est destiné à souffrir, s'ennuyer et mourir.

La raison doit s'enraciner dans quatre principes.

Les jugements doivent toujours avoir une raison pour être vrais, et les changements doivent toujours s'expliquer par une cause. La quadruple racine du principe de raison suffisante établit les fondements de la vérité :

  1. Il existe un monde empirique accessible par nos sens (intuition directe) qui restent en contact constant avec celui-ci. Nos sens externes nous informent sur l'espace, notre sens interne nous informe sur le temps. Cette faculté de perceptions intuitives se nourrissant du monde empirique nous permet d'en élaborer une représentation.

  2. Nous sommes dotés de modules d'entendement appelés concepts. Ceci nous permet de nous représenter abstraitement le monde.

  3. Nous avons la faculté de synthétiser des formes a priori issues de nos sens externes et interne, de l'espace et du temps. Ces formes sont des intuitions pures par opposition à nos intuitions empiriques.

  4. Nous sommes animés de volition, c'est-à-dire de désirs, d'actes de volonté. Celle-ci est l'objet immédiat de notre sens interne, le temps.

 La substance c'est l'unique volonté.

Nous faisons l'expérience de notre corps d'une double façon : comme objet et comme volonté. Les expressions corporelles ne sont rien d'autre que des actes de volonté objectivés. Le monde est ma représentation. Tous les phénomènes ne sont ainsi rien d'autre que des objectivations de l'unique volonté qui est au fondement du monde comme « chose en soi » inconnaissable. Cette volonté est une poussée aveugle et privée de raison ; jamais au repos, elle est toujours tendue vers l'acquisition d'une forme.

Les phénomènes proviennent des idées par le biais du principe d'individuation de l'espace et du temps. Comme tout phénomène, l'homme est soumis aux lois de la nature. Les motifs de ses actions sont donc nécessairement les produits de son caractère et, par conséquent, ne sont pas libres. Dans ces modes d'action c'est le caractère empirique de l'homme qui se révèle. Mais le caractère intelligible qui le fonde et le détermine demeure la volonté, et, en soi, celle-ci est absolument libre.

Naître, c'est être condamné à souffrir et à mourir.

Tous les hommes sont égaux à l'égard de la souffrance. Le fondement de la morale est la pitié. Tous les êtres sont issus de la volonté unique et sont ainsi égaux dans leur intériorité. Dans la souffrance de l'autre, j'aperçois ma propre souffrance. « La satisfaction que le monde peut donner à nos désirs ressemble à l'aumône donnée aujourd'hui au mendiant et qui le fait vivre assez pour être affamé demain. » De plus, les joies sont toujours au-dessous de notre attente, et les douleurs au-dessus de nos imaginations. Enfin, que la volonté vienne à manquer d'objet et qu'elle n'ait plus aucun motif de désirer, nous tombons dans un vide effrayant : l'ennui. « La vie oscille donc comme un pendule, de la souffrance à l'ennui. »

À partir de cette connaissance, il existe deux dispositions à l'égard de la vie :

  1. Dans l'affirmation de la volonté, l'homme prend la vie telle qu'elle est, en toute connaissance de cause, et affirme le cours de sa vie passée, présente et à venir.

  2. Dans la négation de la volonté, on cherche à surmonter la souffrance par l'extinction de l'élan vital : l'ascèse.

La vie et la mort, ce n'est qu'une vibration de l'espèce

L'homme est, par nature, polygame alors que la femme est naturellement monogame. La nature vise à conserver l'espèce, non l'individu. Mettre un enfant au monde c'est condamner sa progéniture à une vie de souffrance et à la mort mais c'est permettre à l'espèce de se conserver. C'est pourquoi la jouissance sexuelle est si puissante. Elle dupe momentanément l'individu et détourne, par la jouissance, l'attention des amants lui permettant de faire son travail aveugle en se servant des corps de ceux-ci.

À un œil qui vivrait incomparablement plus longtemps, qui saisirait d'un seul regard la race humaine dans toute sa durée, l'alternance constante de la naissance et de la mort se présenterait comme une vibration continue, et, par la suite, il ne songerait pas à y voir un devenir toujours nouveau qui va du néant au néant. Au contraire, de même que pour notre regard, la lueur qui tourne à une grande vitesse apparaît comme un cercle immobile, l'espèce lui apparaîtrait comme ce qui est et subsiste, la mort et la vie, comme une vibration.

Sources

Philo5
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