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Les copines d'abord

par François Brooks

Canal Vie

Les copines d'abord

 

 

 

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Faut-il que les femmes instigatrices de ce logo emprunté aux hommes et le titre de l'émission, encore emprunté aux hommes, (Les copains d'abord de Georges Brassens) manquent d'imagination! Mais qu'est-ce qu'elles ont à être toujours sur notre dos? Si elles sont si capables, comme elles pensent toujours devoir le démontrer, pourquoi devraient-elles toujours emprunter à la culture masculine? Allez-y, empruntez vos slogans à des cerveaux féminins et laissez-nous tranquilles. Voit-on les hommes toujours picosser les femmes? Bien sûr, il y a trente ans, il y avait bien quelques machos imbéciles qui voulaient qu'on les admire parce qu'ils avaient des biceps plus gros que ceux des femmes mais, pourquoi vous obstinez-vous à entrer encore dans ce jeu et poursuivre votre quête vaginocrate? N'êtes-vous pas en train de créer le pendant féminin des phallocrates? Pour votre information, les femmes peuvent avoir de plus gros muscles que les hommes[2], on a maintenant des femmes policiers et l'UQAM aura désormais davantage de diplômées femelles que mâles[3]. Qu'est-ce qui vous ferait plaisir encore? Que le taux de suicide chez les jeunes mâles de 15 - 25 ans augmente encore[4]?

 

Ce qu'il y a de choquant dans votre attitude, c'est que lorsque vous parlez de la femme, ça sent toujours « l'anti-mâle ». Essayez pour tester si j'ai tort : remplacez « femme » par « homme » chaque fois que vous en parlez ; vous verrez alors si vous ne sentez pas vos propres propos irritants pour vous-même lorsque les rôles sont inversés. Aussi, lorsque vous parlez de la « femme », c'est, le plus souvent, à l'exclusion des hommes alors que depuis toujours, on a le plus souvent inclus dans le vocable « homme[5] », la femme aussi, comme faisant partie de cette grande humanité que l'on s'acharnait à bâtir. Loin de vous rapprocher des hommes, avec votre mouvement, c'est une nouvelle forme de discrimination qui est née.

 

À vous entendre parler des hommes, on croirait entendre des adolescents en mal d'identification qui font tout pour se démarquer de leurs parents et qui leur ont tout emprunté. Vieillissez que diable! Vous l'avez prise votre autonomie et vous n'aviez pas besoin de nous écraser pour le faire. Maintenant, laissez-nous tranquilles. Pourquoi cherchez-vous encore et toujours à nous provoquer?

 



 

[1] Personnage fantastique créé par Jerome Siegel et Joseph Shuster dans les années 30.

 

[2] Il n'y a qu'à vous procurer une revue de culturisme pour vous en convaincre.

 

[3] À la rentrée 1998, la directrice du département de sociologie s'en tapait les bretelles dans un article publié dans le journal du campus de l'UQAM (Enfin! Disait-elle, il était temps!).

 

[4] Par les temps qui courent, au Québec, même une féministe aguerrie comme madame Denise Bombardier avait cru nécessaire de poser la question « Sommes-nous allés trop loin? » dans une conférence des deuxièmes Rencontres philosophiques de l'UNESCO en mars 1996.  Elle citait courageusement la triste statistique qui déclare que « c'est au Québec que le taux de suicide chez les jeunes gerçons de quinze à vingt-cinq ans est le plus élevé au monde ».

 

[5] Le mot homme est tiré du mot latin homo lequel désigne exclusivement la personne (un membre du genre humain indépendamment de son sexe). En latin, l'homme en tant qu'être humain de sexe masculin se dit vir et la femme en tant qu'être du sexe féminin se dit femina.