980602

Besoin de mystification

par François Brooks

Hier, Daniel attirait mon attention sur un film que je considérais comme un peu banal et sentimentaliste : L'homme qui plantait des arbres de Richard Bach. Les considérations écologistes qui ont cours actuellement m'apparaissent comme une mode sentimentale qui n'a rien du changement profond qu'impose le fait de vivre en si grand nombre (nous serons 6 milliards en octobre 1999) sur une si petite planète.

 

Daniel me faisait remarquer comment, les hommes qui découvraient la forêt de L'homme qui plantait des arbres étaient émerveillés de voir, 30 ans plus tard, cette forêt magnifique là où il n'y avait jadis qu'un désert. Ces gens ont bien entendu l'histoire qui disait que tout cela était le travail fidèle et acharné d'un seul homme mais cette explication était trop banale pour eux. Ils préféraient plutôt croire en l'histoire fantastique d'un travail miraculeux de la nature ou d'un Dieu créateur tout puissant.

 

N'est-ce pas un aspect qui nous caractérise? Ne préférons nous pas la mystification qui nous éblouit et conduit notre esprit dans un état d'adulation plutôt que la banale explication de A par B d'un phénomène parfaitement compréhensible?

 

D'où vient ce fait que nous préférions parfois le beau mensonge à la plate vérité? La réalité n'est-elle pas fabuleuse en soi? Expliquer et décortiquer l'exploit ne lui enlève pourtant rien.