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Le Surhumain de Nietzsche

par François Brooks

Tous ses discours lui ayant amené une multitude de disciples, Zarathoustra leur conseille de partir seuls, de le perdre pour se retrouver. « Tous les dieux sont morts ; nous voulons à présent que le surhumain vive »[1]

 

Bien entendu, après avoir partagé ses idées avec des gens intéressés à l'écouter, Zarathoustra s'est retrouvé à jouer le rôle du gourou, en quelque sorte de Dieu, du Dieu même dont il venait d'annoncer la mort. Il n'est donc pas étonnant qu'il veuille ensuite que ses disciples se dispersent, sinon, ils recréeraient par leur intérêt pour lui-même le Dieu dont Zarathoustra veut qu'ils se débarrassent. Autrement dit, Zarathoustra se refuse à usurper le rôle qu'il veut que ses disciples jouent, chacun pour soi : le Surhomme.

 

Le Surhumain, c'est donc ce qui doit émerger suite à la mort de Dieu. Avant, les hommes n'étaient que des humains. Quand le Dieu extérieur à l'homme disparaît, ses qualités suprêmes recherchées par l'homme doivent émerger de lui-même. L'homme a besoin de divinité, d'absolu. S'il ne peut en trouver hors de lui, il doit le générer du dedans de lui-même. Mais cet absolu tant recherché, il n'existe que dans l'homme puisque hors de lui, tout est, sans chercher autre chose ; seul l'homme a besoin de l'absolu.

 

C'est pourquoi Nietzsche, par le biais de son personnage Zarathoustra, nous invite à arrêter de chercher hors de nous ce qui émerge de nous : l'absolu. Il déclare donc Dieu mort et nous convie à devenir le Surhomme que nous cherchons tant.

 

Que faites-vous monsieur, ou madame, pour devenir cet être sublime que vous cherchez tant à admirer lorsque vous ouvrez vos yeux sur le monde extérieur? Comment pourrions-nous agir pour devenir cet être sublime que nous cherchons chez les autres? Tout le monde veut avoir des amis parfaits mais qui travaille à en être un?

 



[1] Marianne Arnould et Jean-François Coremans, 100 livres en un seul, (résumé de Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche), Marabout © 1989.