050504

Options masculines
et 3 rapports hommes-femmes

par François Brooks

Ces jours-ci, j'entends proclamer ou conspuer le patriarcat de part et d'autre sans discernement. J'aimerais savoir ce que l'on entend par « patriarcat ». S'il consiste à responsabiliser les hommes qui cherchent à prendre leur place dans leur engagement familial, j'applaudis. Mais s'il s'agit simplement de reprendre un pouvoir malsain que les femmes se sont appropriées, je doute que cette démarche n'aboutisse à autre chose que d'affermir les positions de chacun des opposants dans la guerre des sexes.

Comme ceux de mai ‘68, je faisais partie de ceux qui combattaient le patriarcat de l'époque, celui qui empêchait toute volonté autonome de penser par soi-même. À ce titre, nous marchions main dans la main avec les féministes. Mais, comme il y a maintenant plusieurs options féministes dont le « féminisme radical », « féminisme lesbien », « féminisme égalitariste », « matriarcat » etc., je sens qu'il y a aussi plusieurs options masculines qui s'expriment sous différents vocables : « masculinisme », « hominisme », « masculisme », « patriarcat » etc... Ces quatre options masculines méritent d'être précisées.

  1. Masculinisme : J'ai entendu ce terme principalement au Québec et dans la francophonie. Il m'est apparu le plus souvent comme une forme de dénigrement des hommes qui, écorchés par la relation avec les femmes, cherchent à s'allier pour obtenir que l'on reconnaisse leurs droits fondamentaux d'exercer leur paternité malgré une famille éclatée.

  2. Hominisme : Terme pacificateur référant à l'humanisme. Il fut proposé par le psychologue Yvon Dallaire pour désigner un mouvement d'hommes cherchant à se définir une place dans la société en regard de leur condition masculine.

  3. Masculisme : Philosophie symétrique au féminisme et s'intéressant à la condition de l'homme par rapport au contexte sexué de son existence.

  4. Patriarcat : Régime social dans lequel la filiation est patrilinéaire et l'autorité du père prépondérante dans la famille.

* * *

Dans la société où nous vivons, nous sommes en contacts avec les femmes sous trois principaux rapports:

Dans le rapport amoureux, l'égalitarisme est un non sens. En effet, c'est précisément pour ses différences que j'aime ma compagne. Sa féminité me séduit et mes attributs virils lui plaisent. Si elle était mon égale, elle ne m'attirerait tout simplement pas.

Au travail, j'ai besoin au contraire de me sentir égal à mes collègues dans un rapport de collaboration. Des différences trop marquées (tout dépendant du travail à produire) nuiraient à notre collaboration. Sous ce rapport il n'y a ni homme ni femme. Nous sommes tous collaborateurs.

Dans le rapport familial, j'ai besoin d'être reconnu pour mes attributs complémentaires. Je dois exercer le rôle du père bienveillant, fort, pourvoyeur et protecteur. Et si, pour une raison ou une autre, il y a rupture des relations avec la mère, si elle n'a plus besoin que j'exerce mon rôle de mari auprès d'elle, je réclame à cette société le droit, de remplir adéquatement mon rôle de père sans pour autant faire obstacle à ce que la mère remplisse le sien. Divorce oui, mais famille toujours. Rien ne doit briser le lien que j'ai avec mes enfants ; ils ont droit à un père et une mère.

Philo5
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