LES LUMIÈRES 

Sade

17401814

Écrivain et prisonnier français

 Sexualisme

 Athéisme

 Immoralisme

* PERVERSION *

Il faut jouir d'une sexualité subversive et fuir l'amour romantique.

Dieu est une chimère ; la nature suffit à tout expliquer.

Le vice doit dominer la vertu.

Sexualisme

Pourquoi y aurait-il du mal à jouir et à faire jouir ? Les pulsions sexuelles sont inscrites dans la nature. Rien de ce qui est naturel ne doit être empêché. Onanisme, homosexualité, bisexualité, hétérosexualité, pédérastie, sadisme, masochisme, viol, inceste, bestialité, monstruosité, partouze ; aucune activité sexuelle n'est mauvaise.

La perversion sexuelle est une fantaisie inoffensive. Comment un loisir procurant une si intense jouissance pourrait-il nuire ? Le libertinage est un aimable divertissement qui doit être enseigné dès l'enfance aux garçons et aux filles. La jouissance ultime se trouve dans le cumul des perversions.

Cependant, l'attachement est à éviter à tout prix : il faut s'abstenir d'amour romantique, car celui-ci ne mène qu'à la souffrance et à la déception, et se termine presque toujours en désastre.

Athéisme

La Nature seule suffit à expliquer le monde ; elle nous détermine. Dieu est une chimère inutile qui n'apporte que la confusion. Son existence est impossible puisque sa volonté est incompatible avec les injustices nécessaires aux lois de la nature. En effet, comment un Dieu bon aurait-il créé un monde dont l'équilibre se fonde sur la nécessité de la mort et de la destruction ; et où, pour survivre, il faut tuer la vie ?

Puisqu'aucune croyance théiste n'est fondée, rien ne peut s'opposer à la nature humaine. Le roi est la seule autorité respectable ; il faut respecter le roi et son pays pour être digne de vivre.

Immoralisme

La morale c'est de l'hypocrisie sociale. Elle nous impose des croyances absurdes dont le respect n'apporte aucune récompense concrète. Tout interdit doit répondre à une nécessité pratique. La culpabilité est inutile puisque la nature nous détermine et que les actions malheureuses ne peuvent être effacées. Une seule maxime : il faut « rendre les autres aussi heureux que l'on désire l'être soi-même et ne leur jamais faire plus de mal que nous n'en voudrions recevoir. »

Le meurtre est une affaire privée. L'État n'a pas à s'en mêler. Le roi gracie le meurtrier, mais aussi la main de celui qui le venge. La peine de mort doit être abolie puisqu'elle est absurde. En effet, s'il est criminel de tuer, comment justifier la peine de mort ?

Sources

Philo5
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