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Logique divine

par François Brooks

Text Box: asymptoteText Box: asymptoteText Box: asymptoteText Box: asymptoteParlez-moi des jeunes Russes qui, dans leur ignorance, veulent revenir au christianisme après soixante dix ans de communisme. Que penseraient-ils de moi qui veut revenir au paganisme après 2000 ans de malheur chrétien?[1]

 

[2]Tout comme l'asymptote d'une fonction mathématique est une limite inaccessible où l'infiniment grand rejoint l'infiniment petit, si Dieu est tout, par conséquent, il n'est rien[3]. Vouloir parler de tout, c'est comme ne rien dire. À parler de Dieu, on perd son temps, on parle pour rien. Parler de Dieu, n'est-ce pas alors parler d'un dieu entre mille autres? Puisque ce qu'on peut en dire est limité, nécessairement, alors que Dieu est tout. Dès lors, même si l'homme affirme que Dieu est un, qu'il n'y a qu'un seul Dieu, n'est-il pas coincé par sa petite perspective personnelle dans un paganisme d'où il ne peut sortir?

 

L'usage actuel qui fait qu'on évite de parler de Dieu relève alors peut-être davantage de la sagesse que de l'athéisme.

 



 

[1] André Moreau, La pratique de l'infini, Titania & York International © 1992 (aphorisme # 124)

 

[2] Fonction  f (x) = x / (x² - 4), (dérivée).

 

[3] En mathématiques, la notion de limite est une belle représentation de Dieu ; c'est l'asymptote duquel la fonction se rapproche, mais ne touche jamais.